dimanche 30 décembre 2007

D'inspiration cubaine

Voici quelques mots écrits sur une plage...


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Premier jour de beau temps depuis notre arrivée, les nuages sont partis et le vent s'est calmé. Enfin, le soleil. La chaleur glisse sur ma peau, impression que mon corps se détend et s'étire pour mieux profiter de la caresse. Ici, on oublie la vie qu'on avait sous la neige. Le travail, les collègues, Noël et les cadeaux, ma famille, mon chat... envolés! Ici, je ne suis plus une montréalaise célibataire début trentaine, ici je ne suis qu'Annie. Et c'est assez.

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Elle est là avant lui. Il ne la reconnaît pas tout de suite, elle lui tourne le dos. Il s'approche, lui touche l'épaule. Elle lève les yeux vers lui, sourit de le voir enfin là. Il se penche pour l'embrasser sur les joues, elle sent bon. Elle souhaite que ce contact trop bref se prolonge, déjà il se redresse. Elle soupire de le voir aussi beau que dans ses souvenirs. Elle se lève pour le suivre. Il se dit qu'elle lui plaît encore. Elle se dit qu'il lui plaît toujours. Il lui cède le passage devant l'escalier. Elle le frôle volontairement en fermant les yeux à demi. Il retient son souffle et l'envie qu'il a de la retenir. Ce n'est ni le moment ni l'endroit. Plus tard. Plus tard, après s'être longtemps effleurés, après que les regards appuyés aient tout avoué, après qu'ils aient cessé de faire semblant. Alors, ils partiront vers un ailleurs où ils seront seuls.

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Aimer. Incapable de s'en empêcher. Le savoir. Ne rien pouvoir faire que de constater. Penser à lui et rêver de l'apercevoir. Qu'il te manque à en pleurer. Ne pas ignorer que l'espoir est mince et la déception probable. Le chasser de ton esprit par un plongeon dans la mer.

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Ici, le sable; là-bas, la neige. Ici, le temps qui s'étire et là-bas, toujours en manquer. Ici, une peau chaude, douce et dorée; là-bas, une peau blanche qui a froid et sèche. Ici, mes pieds nus en liberté; là-bas, la prison des chaussures. Ici, le regard des hommes te dit que tu es belle dix fois par jour; là-bas, le regard qui seul compterait t'échappe sans cesse.

3 commentaires:

Véronique a dit…

J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce billet. Très touchant...

pascal a dit…

J'ai aimé aussi et surtout le dernier bout, ici et à-bas ! :-)

Annie a dit…

Merci! (Annie rougisseante ici) j'avoue que ce sont des écrits à saveur de rhum! ;)