mercredi 21 mai 2008

Déboussolée

Je suis vraiment mêlée. Mes émotions vont du haut au bas dans un cycle anarchique incompréhensible. Hier, je suis allée travailler; aujourd'hui, je n'en avais ni la force ni le courage. Je sais que ça ne m'aide pas de rester seule chez moi, mais c'est tout de même ce que j'ai fait. J'ai regardé la télé tout en magasinant les voyages, les condos, les chaussures et les sous-vêtements sur internet. Je n'ai rien acheté. Je sais que je veux dépenser pour me consoler et me soigner par magasinothérapie.

Je n'ai pas le goût de grand chose. J'ai repoussé l'escalade jusqu'à vendredi. Je n'ai pas fait de lessive depuis plus d'une semaine et je ne saurai pas quoi porter demain si je ne pars pas une brassée. J'oublie de manger et quand mon estomac se plaint, je mange des cochonneries. Faut dire qu'il y a quelque chose qui est train de pourrir dans le frigo qui en rend l'ouverture peu appétissante. Si j'avais de l'argent cash, je pourrais me "caller" du chinois, mais je n'en ai pas et le guichet est loin. Mes cahiers d'école me lancent des regards d'enfants délaissés et même si je sais que je devrais mettre les bouchées doubles si je veux arriver à finir mon cours, je n'arrive pas ouvrir un livre. Je dois m'acheter un soutien-gorge pour aller avec ma nouvelle robe d'ici samedi, car j'accompagne un ami à un mariage, mais ça me semble une tâche impossible que de sortir et me rendre au centre d'achats.

J'essaie de focuser sur des trucs futiles qui me tentent: la finale de Grey's Anatomy demain soir, celle de Lost la semaine prochaine, les noces de mon collègue en juin, mon prochain voyage avec mes amis prévu pour janvier, le concert que je vais voir en août avec ma famille, la sortie du film Sex and the City dans 9 jours. Je me fais la liste des choses que j'aime: mon lit, mon chat super affectueux (très pratique actuellement), mon quartier, mes nouvelles lunettes de soleil, mon pyjama avec le petit lion sur la camisole, mon vibrateur rose (chocking hein?! ben oui, j'ai une libido!), ma poivrière Peugeot, mes gros bols rouges pour manger de la soupe ou du gruau, mon barbecue et ma table sur le balcon. Je me fais ensuite la liste des gens que j'aime et qui me supportent, ça c'est tout de même une trop longue liste pour que je l'écrive ici, mais c'est le plus important. Je ne sais pas où j'en serais sans mes amis. Probablement au troisième sous-sol côté moral. Et je me rappelle de tous les mots d'encouragement que j'ai reçu via ce blogue, via msn, via courriel. C'est assez extraordinaire de voir que des gens que je ne connais pas ou si peu se soucient de mon bien-être.

Ma peine actuelle commence à tourner moins autour de Messire. Je vois bien que nous étions incompatibles malgré les apparences au départ. Ça n'empêche pas le fait qu'il me manque encore. Mais la raison de ma déprime actuelle, c'est de ne plus trop savoir où je vais et qui je suis. Cette relation a réveillé de vieilles insécurités que je croyais derrière moi. Je me sens comme si je n'avais plus rien à offrir à un partenaire potentiel, comme si j'étais vide et inintéressante. Et par conséquent, je me demande si je vais finir ma vie seule. Seule avec trois chats affectueux.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

S'attacher à du concret, éviter de rester dans sa tête, penser au présent, à la journée même...
tu as tout mon soutien, même si on ne se connait pas vraiment (je lis depuis longtemps ;)

Daniel Paillé a dit…

Lorsque les grands plaisirs sont inaccessibles... il faut s'en accorder plusieurs petits....
Tu viendras donc au Café-blogs avec nous...
Bize