samedi 17 mai 2008

Vendredi moche


"Vendredi moche" est le titre du courriel que j'ai lu ce matin en arrivant au boulot vers 9h15. Messire me l'avait envoyé à 7h47. Il va comme suit:

Allô Annie,

J'ai pris le temps de réfléchir hier soir. Je ne dois pas passer par quatre chemins : nous ne sommes pas compatibles, bien que je le veuille.

Je ne voulais pas casser avec toi par courriel, surtout pas un vendredi matin quand je sais que tu vas me reprocher de ne pas être productive de la journée et que tu vas être endolorie au travail. Je voulais te le dire en face à face, mais quand ? Ce soir, tu viendrais chez moi et tu retournerais directement chez toi ? Après le party ? Dimanche ? Ce serait bien trop hypocrite. J'espère donc que tu sauras me pardonner.

Annie, mes proches m'ont vu aller depuis quelques années, à chercher la Bonne. Ils connaissent tous mes critères : celle qui saura me dompter et celle qui saura m'endurer. Je suis brusque. Je suis franc. Il me faut quelqu'un à la couenne PARTICULIÈREMENT dure. Depuis un certain temps la "sale petite peureuse" s'est interposée entre nous et je ne suis pas armé pour "dealer" avec elle. Je ne suis pas capable de me servir de subtilité pour tenter de désamorcer des situations difficiles. Je croyais le pouvoir, mais j'ai échoué.

Tu es magnifique. Complètement désirable et brillante. J'étais fier de sortir à tes côtés et de t'avoir comme petite blonde à moi. Maintenant, je me dois de couper pour que nous puissions tous les deux passer outre et trouver nos atomes recourbés.


Je t'adore, et ça m'arrache le cœur.
Bises, Messire


Le lire et le relire ne change ni le message ni la blessure. Et peu importe les excuses, je viens de me faire "flushée" par courriel. That is an all time low. Je ne comptais pas assez pour qu'on daigne me parler face à face, ou du moins au téléphone. L'idée que ça aurait pu être pire (un texto sur mon cell? tant qu'à y être!) est une maigre consolation. Ensuite, on me demandera pourquoi je n'ai pas confiance en moi et en mes relations? Sérieusement?

La journée fût des plus pénibles. Beaucoup trop de collègues m'ont vu m'effondrer aujourd'hui. Pas tout à fait l'image de la professionnelle que j'aimerais donner. Mais j'ai fait la journée. J'ai fait l'expérience prévue. Même le cœur brisé, le moral à zéro et le cerveau confus, j'ai réussi à faire ce que je devais faire.

Je ne vais pas très bien à l'heure tardive où j'écris ces lignes. Je ne suis pas à jeun, certainement vous me le pardonnerez. Et il me manque déjà. Terriblement. J'ai tellement cru à cette histoire. Jusqu'à très récemment, je pensais avoir enfin être arrivée au port. J'ai frôlé bien des rêves du bout des doigts avec lui. Mais les remous du passé ont eu raison de tout. Même si j'ai essayé si fort d'être la Bonne... de tous ceux rencontrer cette année, Dieu seul sait qu'il l'aurait mérité amplement.

3 commentaires:

Daniel Paillé a dit…

''Même si j'ai essayé si fort d'être la Bonne...''

Il est là le problème Annie... Il faut être soi et rien d'autre...

C'est le temps pour les petits plaisirs, jardinage, lire au soleil, promenade...

Être soi même ou ne pas être soi. là est là réponse.
Bize

Annie a dit…

@daniel: en fait, cher Daniel, j'ai été moi-même. C'est lui qui a voulu changer pour me plaire et c'est son erreur de l'avoir fait, car il s'est perdu et m'a perdue aussi. C'est de l'homme du début dont je suis tombée amoureuse, pas de la version édulcorée. Je vais prendre soin de moi et je te verrai au Yulblog de juin, avec le sourire j'espère.

La Souris (Marie-Ève Landry) a dit…

*J'ai vraiment ris en lisant ton allusion aux messages texte!*

Je me demande ce qui est mieux entre être lâche ou hypocrite? ;)

Il aurait simplement pu te donner rendez-vous dans un café, pas loin de ton travail... Ou aller te rejoindre chez toi, à la limite.

Cherche-t-il la «bonne» ou la «parfaite»?

Ce que je comprends de son message, c'est que plutôt que de travailler sur son défaut, il préfère changer de fille jusqu'à ce qu'il en trouve une qui l'endure comme il est?

Tout ça me laisse perplexe.